vendredi 1 janvier 2016

2006

Mardi 1er août
Cette nuit, l’un des rêves m’a ramené vers l’attachante figure d’Alice. Que devient-elle ? Emouvant de se remémorer les complicités partagées. Terrible de songer aux années qui défilent sans pouvoir lui témoigner de mon affection toujours vive. Sans conteste celle qu’il me coûte le plus de ne pas revoir même si, probablement, je ne pourrais retrouver la silhouette et le caractère connus. Et dire que la dernière fois que je l’ai vue, à Misery, dans une extrême tension, elle m’a lancé, profitant d’un départ dans la cuisine de son compagnon, « pourquoi ne m’as-tu pas sautée ? » ce qui aurait effectivement évité qu’elle ne s’écarte si tôt et que je doive choisir (provisoirement) mon camp. Derrière l’expression triviale, une vraie déclaration de sentiments que je n’avais jamais osé imaginer avant. Quel gourdiflot je faisais alors ! Ce trop plein de respect pour tout ce qui était lié affectivement à Heïm avait fini par annihiler en moi toute initiative sensuelle. Je songe à cette soirée dans nos bureaux, revenus à pied, sous la pluie battante, de Chaulnes au château d’O. Rien n’aurait empêché un débordement charnel, sauvage. Mes putains d’étriqués principes d’alors (j’étais avec Cathou) m’ont privé d’une densité fusionnelle accomplie avec celle que je chérissais en secret. Voilà de la confession de diariste…
18h. Je devrais bien, à terme, m’approprier toute cette période pour casser le béni-oui-oui de l’époque et remettre en complexité ces tranches de vie singulières. Ni rejet, ni idolâtrie, mais sans doute rééquilibrage en faveur des personnes de l’entourage de Heïm.
Plus de nouvelles de Sally, sans doute vexée après avoir appris mon message à la compagne de Karl sur le non désir d’une réunion avec elle et BB en même temps. Mon détachement se confirme : nullement affecté par ce silence et sans enclin pour le rompre. Ce suivi en dents de scie me lasse.

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